Iran, Irak, Vénézuela, Syrie : les millions de victimes invisibles des sanctions de Washington

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Depuis l’adoption, par l’administration Trump, de nouvelles sanctions économiques contre l’Iran à partir de 2017, une crise humanitaire de grande ampleur frappe le peuple iranien. Dans cette analyse, nous allons donc expliquer les principales conséquences de cette politique dite de « pression maximale », qui vise à fragiliser l’élite politique de ce pays en détruisant le niveau de vie de sa population. Nous reviendrons ensuite sur les autres récentes guerres économiques du gouvernement américain, qui affirme se préoccuper du bien-être des peuples dans les pays où il impose des sanctions aux effets désastreux.

 

Le black-out médiatique sur les effets des sanctions contre l’Iran, et l’effondrement du niveau de vie de sa population

 

Dans un récent article publié par TheNation.com, le journaliste iranien Ahmad Jalalpour rappelle que, si l’Iran est souvent au coeur de l’actualité, « il y a cependant une autre histoire [que les médias ignorent] : celle de la vie des gens ordinaires pris dans le maelström [des sanctions américaines] ; des dizaines de millions de personnes voient leur épargne s’évaporer du jour au lendemain, leur entreprise s’effondrer ou leurs rêves se briser. Ici, la réalité de la vie sous l’effet dévastateur de la campagne américaine de sanctions, mise en oeuvre à travers la politique de “pression maximale” [de l’administration Trump,] est la seule grande histoire iranienne qui fait le plus défaut dans les gros titres. » Ahmad Jalalpour ajoute que, « si vous n’en avez pas entendu parler, vous n’êtes pas les seuls. Personne – et certainement pas les principaux protagonistes –, ne semble le moins du monde intéressé à reconnaître la dévastation de la vie humaine en Iran aujourd’hui. » Concrètement, ces sanctions affectent l’ensemble de la population iranienne, et ont un impact économique, social et sanitaire absolument dévastateur. Nous pouvons identifier les conséquences de cette politique de « pression maximale » dans les domaines suivants :

 

1) Difficultés croissantes d’accès aux produits de base, y compris à la nourriture. En effet, bien que l’Iran ait développé un vaste secteur agricole, « l’intégration plus étroite de ce pays dans l’économie mondiale ces dernières années fait en sorte que tous les produits – du soja pour l’alimentation animale aux pièces détachées pour camions et tracteurs, en passant par les pesticides –, ont totalement ou partiellement disparu du marché, entraînant une flambée des prix des denrées alimentaires. Même si le taux d’inflation officiel est de 41%, la hausse des prix des denrées alimentaires se situe à 74%. » Hélas, il ne s’agit pas de l’unique difficulté que doivent affronter quotidiennement les Iraniens. 

 

2) La flambée des prix des loyers, qui ont augmenté de 95% dans les grandes villes l’année dernière, alors que la hausse des salaires pour l’année en cours est estimée à seulement 15%. Il en résulte un effondrement du niveau de vie, en particulier pour les 60% de la population considérés comme pauvres, ou gagnant les salaires les plus faibles.

 

3) Le basculement des plus fragilisés vers l’extrême pauvreté est massif. En effet, « selon le Centre de Recherches du Parlement iranien, au cours de l’exercice 2016-2017 (…), 16% de la population vivait dans la pauvreté absolue, qui touche quiconque vivant avec seulement 1,08 $ par jour. En 2017-2018, ce chiffre a connu une hausse d’environ 30%, et il a certainement augmenté davantage en 2019. Cela signifie qu’au moins 10% supplémentaires de la population sont tombés dans la pauvreté absolue ces deux dernières années. »

 

4) La chute brutale de la croissance est alarmante. En effet, selon la Banque centrale d’Iran, le taux de croissance fut de 12% en 2016. Depuis la mise en oeuvre des sanctions par l’administration Trump, l’économie s’est contractée de 14% en seulement deux ans. D’après Ahmad Jalalpour, l’impact de cette politique de « pression maximale » est donc plus sévère et dévastateur que les effets de la Grande dépression, sachant que cette contraction de l’économie devrait être encore pire en 2020

 

5) Les conséquences sur la santé publique sont tout aussi désastreuses. Toujours selon Ahmad Jalalpour, « techniquement, les médicaments et le matériel médical sont exemptés des sanctions américaines. Or, les sanctions imposées aux banques iraniennes ainsi qu’à toutes les formes de transactions financières signifient que, même si l’Iran devait acheter des articles importés avec sa réserve amoindrie de pétrodollars, il ne pourrait plus rembourser les importateurs pour leurs ventes. Bien sûr, le gouvernement peut recourir à des moyens clandestins pour le faire, mais les articles achetés dans ce cas de figure seraient beaucoup plus chers. Le résultat final est le même : cette politique a comme conséquence d’imposer des sanctions presque totales sur les médicaments et le matériel médical. » En novembre dernier, cette politique de sanctions a engendré une crise sanitaire majeure du fait de l’explosion du nombre de malades du virus H1N1, elle-même liée aux difficultés d’approvisionnement du vaccin contre cette maladie.

 

Comme le souligne Ahmad Jalalpour, « malheureusement, cette affaire du H1N1 illustre les difficultés de l’ensemble du système de santé, en particulier pour les maladies évitables comme la rougeole, et d’autres affections comme le diabète, le cancer, les maladies cardiaques, les affections respiratoires, etc. L’an dernier, par exemple, plusieurs milliers de patients cancéreux sont morts parce que leurs médicaments habituels n’étaient plus disponibles sur le marché, ou que leurs prix avaient quadruplé. Techniquement, les agences d’assurance sont censées couvrir 70% du coût des médicaments mais, actuellement, elles n’approuvent pas les nouvelles marques sur le marché. Cela veut dire que si vous n’êtes pas aisé, vous ne pouvez obtenir ce type de médicaments. C’est pourquoi l’an dernier, (…) de nombreux patients cancéreux ont eu recours à des substituts de qualité inférieure ce qui a eu, pour un certain nombre d’entre eux, des conséquences désastreuses – c’est-à-dire des réactions allergiques mortelles. » Pour la population iranienne, cette politique de sanctions engendre donc une crise sanitaire de grande ampleur, qui précipite des milliers de malades vers le désespoir et la mort.

 

Comme nous allons le constater, cette guerre économique contre le peuple iranien nous rappelle les sanctions extrêmement lourdes qui furent imposées par Donald Trump au Vénézuela, et par son prédécesseur à la Syrie. En outre, tandis que l’actuel Président américain a menacé l’Irak de sanctions « comme ils n’en ont jamais vu auparavant », il est utile de rappeler que ce pays aurait déjà perdu jusqu’à un million et demi de citoyens à cause de l’embargo mis en oeuvre par Washington et ses alliés après la seconde guerre du Golfe de 1991. Comme l’a pertinemment observé PBS, « trente ans après que des sanctions dévastatrices furent imposées à l’Irak, (…) la menace de nouvelles sanctions par le Président Trump constitue un rappel effrayant, pour les Irakiens, de la douleur, de la démoralisation et des choix difficiles qu’ils ont subis du fait des politiques de pression économique mondiale » entre 1990 et 2003 – l’impact de ces mesures s’étant fait ressentir bien au-delà de leur abrogation.  

 

Quand Washington se soucie du sort des peuples opprimés en les punissant collectivement 

 

1) L’exemple de l’Irak

 

Dans une économie globalisée, il est possible de mener des guerres dévastatrices pour les populations sans toutefois tirer un seul coup de feu. À partir d’août 1990, durant les préparatifs de la seconde guerre du Golfe, le peuple irakien s’est vu infliger des sanctions extrêmement sévères, qui ont généré une surmortalité massive. En d’autres termes, à la guerre ouverte ayant contraint Saddam Hussein de retirer ses troupes du Koweït a succédé une guerre économique silencieuse qui a tué des centaines de milliers de personnes en une décennie. Comme l’avait souligné en 2015 le spécialiste Nafeez Ahmed, « après le retrait des forces dirigées par les États-Unis, la guerre en Irak s’est prolongée sous une forme économique, à travers le régime de sanctions des Nations-Unies imposé par [Londres, Washington et leurs alliés] sous le prétexte de refuser de fournir à Saddam Hussein les matériaux nécessaires pour fabriquer des armes de destruction massive. Selon cette logique, les biens interdits à l’Irak comprenaient un grand nombre de produits de première nécessité. D’après les chiffres incontestés de l’ONU, 1,7 million de civils irakiens, dont la moitié était des enfants, [seraient] morts à cause du régime de sanctions brutal imposé par l’Occident. »

 

Depuis, la London School of Economics a publié une étude invalidant une estimation de l’UNICEF, selon laquelle un demi-million d’enfants seraient morts du fait de ces sanctions. Néanmoins, à l’aune de la dégradation massive des infrastructures irakiennes durant cette seconde guerre du Golfe, et du sévère embargo imposé à la suite de cette opération, il est indéniable que ces politiques ont engendré des centaines de milliers de décès évitables, notamment chez les enfants

 

Comme Nafeez Ahmed le précisa, « ces morts de masse semblaient délibérées. Parmi les biens interdits par les sanctions de l’ONU figuraient des produits chimiques et des équipements essentiels pour le système de traitement des eaux irakien. Un document secret de la Defense Intelligence Agency (DIA) américaine, découvert par le professeur Thomas Nagy de la School of Business de l’Université George Washington, constitue selon lui “[un plan] de génocide commis contre les Irakiens”. Dans un article scientifique (…), le professeur Nagy expliqua que le document de la DIA révélait, “dans les moindres détails, une méthode pleinement fonctionnelle visant à ‘dégrader complètement le système de traitement de l’eau’ de toute une nation” sur une décennie. La politique de sanctions créerait “les conditions propices à une large propagation de maladies, y compris d’épidémies à très grande échelle”, permettant ainsi de “liquider une [proportion importante] de la population irakienne”. »

 

Là encore, ces arguments furent contestés. Or, en septembre 1998, « Dennis Halliday démissionna de son poste de coordinateur humanitaire des Nations-Unies en Irak car il “refusait d’obéir aux ordres du Conseil de Sécurité, (…) qui avait imposé et maintenu des sanctions génocidaires contre les innocents » de ce pays. Comme il l’expliqua l’année suivante, « entre 1 et 1,5 million d’Irakiens sont morts de malnutrition ou de soins de santé inadéquats résultant des sanctions économiques ». En février 2000, son successeur Hans-Cristof von Sponeck démissionna pour les mêmes raisons, affirmant que ces mesures imposaient une punition collective aux Irakiens, et qu’elles avaient engendré une « véritable tragédie humaine ». Malheureusement, ce peuple ne fut pas le dernier à subir les conséquences d’une guerre économique aussi brutale.

 

2) L’exemple de la Syrie 

 

Par la suite, les États-Unis et l’Union européenne mirent en place un régime de sanctions particulièrement sévère contre le peuple syrien. En effet, dans l’ensemble des cas de figure étudiés dans cet article, ce sont les populations et leurs couches les plus fragiles qui subissent les principaux effets de ces sanctions – et non leurs élites dirigeantes. Dans le cas de la Syrie, Washington, Londres, Paris et leurs alliés ont systématiquement affirmé qu’ils se souciaient du bien-être de la population syrienne. Pourtant, selon un document interne de l’ONU, ils lui ont imposé un régime de sanctions extrêmement sévère, qui bloque l’accès à de nombreuses ressources vitales, dont « les équipements de transfusion sanguine, les médicaments, le matériel médical, l’alimentation, le carburant, les pompes à eau, les pièces détachées des centrales électriques, et bien plus. » Il s’agirait en fait de « “l’un des régimes de sanctions les plus vastes et compliqués jamais imposé”, (…) les mesures américaines étant exceptionnellement sévères [– en particulier] “dans le domaine de l’approvisionnement de l’aide humanitaire.” »

 

Dans un contexte de tensions maximales entre les États-Unis et l’Iran, et sachant que l’économie syrienne est durement frappée par la crise libanaise, Washington envisage de durcir les sanctions contre la Syrie, notamment dans le but de refouler l’influence de Téhéran dans ce pays. Comme l’a souligné le spécialiste des questions de Défense Matthew Petti, « l’ambassadeur [pour la Syrie] James Jeffrey (…) se rendra à Bruxelles la semaine prochaine pour discuter de l’ouverture d’un nouveau front de pressions économiques contre l’influence iranienne en Syrie. (…) Jeudi dernier, Jeffrey a déclaré (…) qu’il discuterait avec ses homologues européens des sanctions de la loi César sur la protection des civils syriens, “et d’autres questions économiques liées au maintien de la pression sur le régime d’Assad”. (…) La loi César sur la protection des civils syriens, qui fut adoptée dans le cadre du budget militaire 2020, impose des sanctions en lien avec les droits de l’Homme contre plusieurs secteurs de l’économie syrienne sous le contrôle d’Assad, et contre les gouvernements qui soutiennent la reconstruction et l’armée syrienne. » En d’autres termes, Washington affirme vouloir protéger les civils syriens en leur imposant des sanctions drastiques, qui ont des conséquences désastreuses sur leur vie quotidienne et qui les empêchent de reconstruire leur pays.

 

3) L’exemple du Vénézuela 

 

Depuis 2017, cette même logique schizophrène a poussé les États-Unis à mettre en oeuvre des sanctions particulièrement sévères contre le Vénézuela. L’année dernière, deux éminents économistes américains ont publié un rapport expliquant que cette politique frappait durement, et principalement, la population de ce pays. Comme l’a rapporté la RTS, « dans une étude publiée en avril, deux économistes américains progressistes, Mark Weisbrot et Jeffrey Sachs, préviennent que l’embargo [pétrolier américain] affectera surtout les Vénézuéliens ordinaires. “Les sanctions américaines sont délibérément conçues pour détruire l’économie du Vénézuela”, indique Jeffrey Sachs dans cette étude. “Il s’agit d’une politique vaine, cruelle, illégale et vouée à l’échec, qui nuit gravement au peuple vénézuélien”. » Cette étude, qui fut ignorée par Reuters pendant près d’un mois, indique que « “les sanctions ont infligé et continueront d’engendrer de très graves dommages à la vie et à la santé humaines, dont plus de 40 000 décès entre 2017 et 2018” [, selon Mark Weisbrot et Jeffrey Sachs. Ces derniers] affirment qu’elles sont illégales au regard du Droit international. »

 

Récemment, l’auteur de ces lignes a discuté avec une universitaire vénézuélienne farouchement hostile envers Hugo Chávez et son successeur, Nicolás Maduro. Sans surprise, cette dernière minimisa les effets de ces sanctions sur l’économie vénézuélienne, affirmant que la situation dramatique que vivait la population de ce pays était « essentiellement due à l’incompétence et à la malhonnêteté des chavistes qui dirigent ce pays d’une main de fer ». Bien qu’ayant fini par mentionner l’étude de Weisbrot et Sachs en juin dernier, Reuters adopta une vision similaire, continuant ainsi de « décrire l’impact sévère des sanctions américaines comme une allégation que seuls Maduro et d’autres responsables vénézuéliens ont proféré. (…) [Selon Reuters,] “le gouvernement du Président Nicolás Maduro affirme que les problèmes économiques du Venezuela sont causés par les sanctions américaines qui aureint paralysé les recettes d’exportation de ce membre de l’OPEP, et qui l’auraient empêché d’emprunter à l’étranger. »

 

Bien entendu, le gouvernement vénézuélien partage une responsabilité indiscutable dans les problèmes économiques de son pays. Or, selon Jeffrey Sachs – qui est l’un des plus éminents économistes américains –, « les sanctions [américaines] ont exacerbé les pannes de courant et privé l’économie vénézuélienne des milliards nécessaires pour payer les “importations essentielles et vitales”. “Les sanctions mises en œuvre en 2019, y compris la reconnaissance d’un gouvernement parallèle, ont accéléré cette privation et ont également coupé le Vénézuela de l’essentiel du système de paiement international, supprimant ainsi une grande partie de l’accès du pays aux importations vitales, y compris les médicaments et les aliments – dont ceux qui pourraient normalement être achetés avec les dollars disponibles” (…) “Il ne fait aucun doute que ces sanctions imposées depuis août 2017 ont eu de graves répercussions sur la vie et la santé humaines” [au Vénézuela]. Cette étude [de Sachs et de Weisbort] affirme également qu’“en l’absence de ces sanctions économiques, une reprise économique aurait déjà pu commencer ». Dans une interview (…), Sachs déclara que les États-Unis “provoquaient délibérément des souffrances massives, massives”, précisant que la situation au Vénézuela est “une catastrophe largement suscitée par Washington”. »

 

À l’aune des exemples irakien, syrien et iranien, il est clair que le gouvernement des États-Unis adopte des politiques de sanctions qui relèvent de la guerre économique totale, sans aucune prise en compte de l’impact humain de ces stratégies. À ce sujet, l’on se souviendra notamment des aveux décomplexés de la secrétaire d’État Madeleine Albright, qui affirma en 1996 que la mort d’un demi-million d’enfants irakiens du fait des sanctions imposées par les États-Unis et leurs alliés « en valaient la peine ».   

 

Critiquer ces sanctions revient à soutenir les peuples qui en souffrent, et non à excuser leurs dirigeants 

 

Nous conclurons cette analyse par une importante mise au point. En effet, dans tous les exemples de guerre économique que nous venons d’étudier, les pays visés ont à leur tête des régimes que l’on peut qualifier d’autoritaires – et ce à des degrés divers. Or, comme l’avait souligné Von Sponeck en quittant son poste de coordinateur humanitaire des Nations-Unies en Irak, « les sanctions sont discréditées en tant que concept, car elles ont porté préjudice à des innocents et elles ont probablement renforcé le leadership du pays. » Si l’on raisonne par analogie, les sanctions contre la Syrie, l’Iran et le Venezuela durent depuis des années, mais elles n’ont encore jamais abouti à un effondrement des régimes ciblés par Washington.

 

Or, ces politiques de siège économique sont nettement moins coûteuses et périlleuses que des interventions militaires directes contre ces pays, qui seraient probablement interdites par le Conseil de Sécurité du fait des potentiels vétos russes et chinois contre ces opérations. Malheureusement, ces guerres invisibles ont des effets catastrophiques sur les populations qui les subissent, et le fait de le dénoncer ne revient pas à soutenir leurs dirigeants. Il serait donc positif que les faucons de Washington et leurs alliés européens prennent conscience de la gravité des sanctions imposées à des peuples qu’ils affirment vouloir protéger. Hélas, sur l’échiquier géopolitique global, le sort des populations dans les pays visés par ces politiques semble être le dernier souci des belligérants.   

 

Maxime Chaix

 

 

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